Constantin Iordan – “Vasile ŞOIMARU, Românii din jurul României în imagini, Chişinău, Ed. Prometeu, 2008, 271 p.”
Il s’agit d’un album en images, absolument unique dans l’historiographie roumaine contemporaine. Une figure emblématique de la Bessarabie, Vasile Şoimaru, dont les précieuses contributions à l’histoire de tous les Roumains depuis le Moyen-Âge jusqu’à nos jours ont déjà reçu des éloges mérités, est une institution selon l’opinion de Vlad Pohilă, auteur d’une sort de Préface (car il écrit Au lieu de préface) et rédacteur du livre, qui rappelle les succès de ses efforts de dernières décennies. Il commence son introduction avec un souvenir de l’année 2000, lorsque Vasile Şoimaru, connu voyageur dans beaucoup de lieux, fut interrogé par un collègue sur le pays qu’il voudrait encore voir ; il a répondu : « la Grande Roumanie. » (p.5)
Partant de cette idée, Vlad Pohilă apprécie que cet album (cca. 850 images) pourrait avoir comme sous-titre Livre pour l’âme, Livre de cœur ou mieux encore », De profundis, comme disaient nos ancêtres latins. Ici se trouverait le point de départ de cette redoutable entreprise, un album monographique, qui débuta il y a quelques 12-14 ans.
L’auteur de cet ouvrage nous offre comme introduction un petit texte dont le titre est bien éclaircissant: Voyages autour de la Roumanie : cent mille kilomètres en cinq années. (pp. 7-13) Il décrit toutes les étapes de ses voyages, avec des détails bien intéressants, la première direction étant la Bucovine et le dernier arrêt l’ancien Constantinople ou l’actuel Istanbul. Vasile Şoimaru avoue que pendant cette aventure il a pris cca. 1.000 photos, plusieurs milles de cadres filmés avec un appareil digital, des centaines de CD et DVD.
Ce très riche matériel documentaire est organisé en 14 chapitres dont l’énumération nous offre la vision historique et aussi les dimensions de l’effort de l’auteur : I. Le Maramureş historique (Ukraïne)(pp.14-29) ; II. Le Nord de la Bucovine, de la Bessarabie et le district Hertza (Ukraïne)(pp. 30-87) ; III. La République Moldava (pp.88-113) ; IV. La Bessarabie historique (Ukraïne)(pp. 114-127) ; V. Les Moldaves de la Transnistrie, de l’Est de Boug et du Caucase du Nord (Ukraïne, Russie)(pp.128-157) ; VI. Traces roumaines à Istanbul (Constantinople)(pp. 158-161) ; VII. La Dobroudja du Sud, la Vallée du Timok, autres petites îles roumaines en Bulgarie(pp. 162-179) ; VIII. La Vallée du Timok, le Sud du Banat et d’autres traces roumaines en Serbie(pp. 180-197) ; IX. Le Banat hongrois et le district de Debrecen(pp. 198-201) ; X. Les Aroumains de la Grèce, de la Macédoine ex-yougoslave et de l’Albanie(pp. 202-219) ; XI.Les Istroroumains de la Croatie et les Frioulans du Nord de l’Italie(pp. 220-229) ; XII. Des vestiges valaques en République Tchèque et en Slovaquie(pp. 230-242) ; XIII. Le traces des Bolokhovains en Pologne et en Podolie (l’Ukraïne) (pp. 244-261) ; XIV. L’avenir roumain d’autour de la Roumanie (pp. 262-269).
Deux cartes identiques – La répartition de la population roumaine sur le continent européen – imprimées au début et à la fin du livre et une Bibliographie séléctive achèvent cet ouvrage d’une valeur sentimentale touchante.
Constantin Iordan
Revue des etudes sud-est europeennes
Tome XLVII, 2009,(n. 1-4, Janvier-Decembre), p. 383